Depuis sa création, le service de l’éclairage public de la ville de Paris avait pour mission : l’éclairage des rues, la maintenance des carrefours de signalisation (feux rouges) et les illuminations des monuments. Au fil des années, des ouvrages laissés dans la pénombre, se virent dotés, soit en rénovation, soit en pure création d’un éclairage mettant en valeur leur architecture (60 monuments en 1960, 250 en 2000).
Ainsi un très grand nombre de monuments vinrent confirmer à Paris le qualificatif de ville Lumière. Hélas, un des plus célèbres sites et un des plus visité restait dans l’ombre la nuit tombée : le Musée du Louvre. Si les façades extérieures (quai des Tuileries, quai du Louvre, rue de l’amiral de Coligny), étaient éclairées de manière conventionnelle par des spots, les façades intérieures de la Cour Carrée et de la Cour Napoléon, là où l’architecture était la plus belle, il n’y avait rien !

En 1983 l’Etablissement Public du Grand Louvre (EPGL) fut créé pour gérer l’ensemble des gros travaux, la construction de la pyramide inaugurée en mars 1989 et la rénovation de l’aile Richelieu débutée en 1983, et inaugurée le 18 novembre 1993. C’est pendant cette période que l’EPGL se rapprocha du service de l’Eclairage Public, pour un projet de mise en lumière des façades intérieures du Louvre, mais la Cour Carrée et la Cour Napoléon ne dépendaient pas de la Ville de Paris. C’est donc EDF qui proposa un mécénat avec lequel démarra ce projet en septembre 1992.
C’est donc après plus d’un mois de travaux et d’essais que nous présentions à l’Architecte en chef des monuments historiques le projet.
Si l’éclairage, le ton de la lumière, le relief mis en valeur étaient satisfaisants, restaient deux points qui bloquaient : d’une part la grosseur des appareils afin qu’ils puissent se confondre dans l’épaisseur des corniches et d’autre part la durée limitée des lampes (2000 heures) qui aurait obligé à intervenir fréquemment avec des élévateurs dont la location est onéreuse.
M.NICOT nous laissa alors entendre que si nous arrivions à résoudre ces problèmes, notre éclairage étant lui très satisfaisant, les travaux pourraient bien nous être confiés. La mission était simple, concevoir un appareil de dimensions réduites se confondant dans l’épaisseur des corniches afin d’êtres non visibles de jour.
Le premier ouvrage fut terminé en septembre 1993, la façade « Sully » de la Cour Carrée dont l’architecte en chef approuva la résultat et donna ainsi son feu vert pour la réalisation complète de la Cour Carrée, puis ensuite celle de la Cour Napoléon.
Dès la fin des travaux de la première façade, la presse étant présente lors de l’inauguration, EDF et CITELUM furent sollicités pour réaliser des illuminations dans différentes villes (le Palais Princier de Monaco, la Place Stanislas à Nancy, l’hôtel Sheraton à Addis-Abeba, le Palais de l’institut à Paris).
En 2013, près de 30 ans après la première mise en lumière du site, le Musée du Louvre a fait appel à la société Toshiba pour moderniser l’installation, laquelle a conservé exactement la même façon d’éclairer les façades mais avec des réglettes équipées de « leds ». Grâce à cette nouvelle technologie, la consommation a été réduite de 73% ce qui est considérable. Reste à voir sur place si l’éclairage du Musée du Louvre est aussi joli qu’avant …
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