samedi, avril 20, 2024

MEGE-Paris

Mémoire de l'Electricité, du Gaz et de l'Eclairage public

La Place de la Concorde

La place de la Concorde fût créée au 18ème siècle par Ange-Jacques Gabriel sous le règne Du roi Louis XV. D’abord appelée place LOUIS XV, puis place DE LA REVOLUTION en 1789 avec la guillotine installée en son centre, changeant plusieurs fois de nom, elle fut nommée sous la révolution de Juillet 1830 place DE LA CONCORDE pour tenter de réconcilier les français entre eux.

Elle mesure 360 mètres de long sur 210 mètres de large. A chaque coin de l’octogone est sculptée une statue représentant une grande ville de France. De 1836 à 1846, l’architecte Jacques-Ignace HITTORF réaménage la place, pose les candélabres qui portent son nom, les colonnes rostrales et l’obélisque égyptien de 227 tonnes devant 200 000 personnes, cadeau de Méhémet ALI vice roi d’Egypte à Louis Philippe. Tous ces aménagements sont toujours en place.

On peut parler de place centrale de la France en parlant de cette place !

Le premier essai d’éclairage à l’électricité a eu lieu sur la place de la Concorde en 1844. Devant une foule stupéfaite, Léon Foucault mis sous tension à l’aide de piles le premier appareil muni de deux électrodes à charbon. L’appareil émis un arc électrique et donc un rayon lumineux.

Dès les années 1930-35, grâce au « magicien de la lumière » Fernand JACOPOZZI, les façades de la place furent mises en lumière par un éclairage de proximité, soulignant les détails d’architecture, innovant pour l’époque, ces quelques photos en noir et blanc en témoigne.

La place de la concorde fut éclairée par des lanternes à gaz positionnées sur les candélabres Hittorf jusqu’en 1946, date de leur passage à l’éclairage électrique, pareil pour les colonnes rostrales.

D’abord équipées de lampes incandescentes 300 w 110 volts puis 220 volts, elles passeront ensuite aux lampes aux iodures métalliques donnant une lumière plus blanche.

Ces mêmes colonnes rostrales seront l’objet d’une restauration dans les années 1994.

En vue de l’exposition Internationale de 1937 à Paris dont une des entrées était sur la place, la C.P.D.E, Compagnie Parisienne de Distribution d’Electricité, fit des essais d’éclairage de la place avec des luminaires montés sur des mâts télescopiques. Dix mâts répartis sur la place devaient se déployer à 30 mètres de haut au moment de l’allumage de l’éclairage public. Le luminaire de chaque mât comportait 6 lampes incandescentes de 1 500 w avec réflecteur. Ces appareils repliés la journée, ne laissaient en saillie sur la voie publique qu’une borne de 2,50 mètres de haut. La place de la Concorde étant à cette époque encore éclairée par des lanternes à gaz, le progrès était spectaculaire. Mais du point de vue architectural et esthétique, de fortes oppositions se sont manifestées et le projet fut finalement abandonné.

En 1961, il fut décidé d’incorporer les projecteurs dans les dômes des lanternes de la place pour des raisons esthétiques ce qui partait d’une très bonne idée sauf que les lampes « PAR » incandescentes halogène de cette époque, n’éclairaient pas suffisamment le haut des façades et qu’en plus l’éclairage de proximité de JACOPOZZI avait été abandonné (vétusté ? Cout de l’entretien ?). Pour couronner le tout, ces lanternes étaient devenues de vraies chaudières avec une lampe 500 w d’éclairage public au premier niveau et juste au dessus une lampe PAR de 500 w pour l’illumination, ce qui écourtait leur durée de vie. Il faudra attendre les années 2000 pour que ces lampes soient remplacées par des lampes aux iodures métalliques moins énergivores et ayant une durée de vie de 7 000 heures environ. La couleur de la lumière deviendra aussi de ce fait plus blanche.

L’obélisque lui, sera traité sur le même principe, passage des spots incandescents aux spots iodures métalliques. Les colonnes rostrales très abimées seront restaurées en 1994.

De nos jours, si les lanternes de la place se sont converties aux lampes iodures métalliques moins énergivores et au rendement bien supérieur, le problème de la mise en valeur des façades lui, n’est pas résolu !

L’hôtel de Crillon a décidé lui de revenir à l’idée première de Fernand JACOPOZZI avec du matériel moderne pour un éclairage de proximité, mais pour le moment (en 2017) le reste des façades n’a pas suivit ce qui donne au coup d’œil, cette impression de chantier suspendu… L’éclairage de la place est alimentée par un poste éclairage public situé en souterrain.

C’est une création de Jacques-Ignace HITTORFF en 1840. Il y a deux fontaines sur la place, fontaine des mers et fontaine des fleuves. Eclairées par des projecteurs étanches avec des lampes incandescentes jusqu’à leur restauration dans les années 2000. Elles sont à présent mises en lumière par de la fibre optique dont le générateur se trouve dans la salle située sous les fontaines.

Jean Jacques Le Moellic / Jean Michel Berthod

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